I ❤️ my boss : par où commencer ?

I ❤️ my boss : par où commencer ?
La meilleure façon d'avancer c'est de mettre un pied devant l'autre.

Alex était assis au fond de la salle, les bras croisés, observant Max. Le formateur avait une assurance tranquille, et son ton engageant semblait captiver les participants. Pourtant, Alex restait sur la réserve.

Être assis là n'était pas totalement son choix. Après des mois de turnover, de tensions et de burn-out dans son équipe, le département RH l’avait encouragé à suivre une formation.

— Alex, certains outils pourraient t’aider. Prends cela comme une opportunité plutôt qu'une critique.

Mais Alex avait décliné toutes les propositions. Il avait suivi trop de formations en management qui ressemblaient davantage à des leçons de morale qu’à des solutions pratiques.

C’est Philippe qui avait fait pencher la balance. Son ami entraîneur lui avait parlé de "I Love My Boss", la formation pour apprendre à manager autrement.

— C’est vraiment différent. Pas de grandes théories. Du bon sens, une approche méthodique basée sur les fondamentaux et surtout, basée sur le terrain. Tu verras, ça te parlera.

Et maintenant qu’il était là, entouré d’inconnus dans cette salle lumineuse, Alex commençait à nouveau à douter.

"Les gens ne quittent pas leur travail. Ils quittent leurs managers."

Devenir manager

Max s’avança vers le groupe, un sourire énigmatique aux lèvres. Puis, il posa une question simple :

— Soyons honnêtes : combien d’entre vous sont ici parce qu’ils l’ont vraiment voulu ?

Quelques rires nerveux fusèrent. Alex hésita, puis leva une main à moitié. Philippe l’avait convaincu, mais ce n’était pas son idée à la base.

Max observa le groupe, puis posa une autre question :

— Si vous êtes là, c’est peut-être parce que quelqu’un vous a dit que cette formation pouvait vous aider. Peut-être un collègue, un ami, ou même un mentor. Mais la vraie question, c’est celle-ci : vos équipes vous aiment-elles ?

Alex fronça les sourcils. C’est quoi cette question ? pensa-t-il. On n’est pas là pour être aimés, mais pour faire avancer les projets.

Comme s’il lisait dans ses pensées, Max ajouta :

— Vous vous dites sûrement : "On n’est pas là pour être aimés, on est là pour obtenir des résultats." N’est-ce pas ?

Quelques participants hochèrent timidement la tête. Alex, malgré lui, acquiesça.

— Eh bien, mauvaise nouvelle : si vos équipes ne vous aiment pas – ou, disons, si elles ne vous respectent pas ou ne se sentent pas soutenues par vous –, elles ne performeront jamais à leur meilleur niveau. Pourquoi ? Parce qu’elles seront trop occupées à gérer le stress, la frustration et, parfois, le burn-out que VOUS leur infligez.

Max fit une pause, puis lança une phrase qui fit l’effet d’une bombe :

— Les gens ne quittent pas leur travail. Ils quittent leurs managers.

La salle devint silencieuse. Alex sentit un picotement dans sa nuque. Ces mots l’atteignirent en plein cœur. Il repensa à Julie, une collaboratrice talentueuse, qui avait quitté l’équipe il y a quelques mois. Elle avait évoqué un "besoin de renouveau", mais Alex se souvenait maintenant de ses traits fatigués, de ses silences en réunion. Et si elle n’avait pas quitté l’entreprise, mais lui ?

Le point de départ

Max s’approcha du tableau et écrivit en lettres capitales :
ON NE NAIT PAS MANAGER, ON LE DEVIENT.

Il se tourna vers le groupe avec un ton encourageant :
— La bonne nouvelle, puisque vous êtes ici, c’est que vous voulez devenir meilleurs. Et aujourd’hui, nous allons commencer par une chose essentielle : changer votre vision de ce que signifie être un manager. Vous êtes prêts ?

Max ajouta une autre phrase au tableau :
Vous ne pouvez pas changer les autres, mais vous pouvez changer votre part de la relation.

Il posa son marqueur et s’adressa directement au groupe.

— Être manager, c’est un peu comme être danseur dans un duo. Vous ne contrôlez pas tous les mouvements de votre partenaire, mais vous contrôlez les vôtres. Si vous changez votre posture, vos gestes, votre rythme, vous influencez inévitablement la dynamique de la danse. Dans une relation professionnelle, c’est la même chose. Votre équipe réagit à ce que vous faites, consciemment ou non. Et pour qu’ils changent, le premier pas doit venir de vous.

Alex sentit une boule se former dans sa gorge. Il savait qu’il n’avait pas toujours été irréprochable. Mais ces mots ouvraient une perspective nouvelle : le changement pouvait commencer par lui.

"On ne naît pas manager, on le devient."

Même situation, autre regard

Max continua, cette fois avec un ton plus apaisant.

— Je ne dis pas que vous êtes responsables de tout. Mais regardez les choses autrement : sur quoi avez-vous du pouvoir ? Certainement pas sur le passé, ni sur les décisions de vos collaborateurs. Mais sur vous-même, oui. Et c’est là que commence le vrai changement.

Il s’approcha du tableau et y dessina deux colonnes :

Accomplissements Blocages
Ce que vous avez bien fait Ce qui vous freine encore

— Prenez un moment pour réfléchir. Qu’avez-vous accompli dans votre rôle ? Et quels sont les blocages que vous ressentez encore ? C’est en comprenant ces deux aspects que vous pourrez avancer.

Alex réfléchit. Il avait pris ce poste pour prouver qu’un management respectueux pouvait fonctionner. Et il avait accompli certaines choses : il avait instauré une meilleure transparence dans les objectifs, avait su recruter des talents prometteurs. Mais, des blocages existaient aussi : le turnover, les burn-out… et lui-même.

Un premier déclic

Max conclut la session avec une phrase simple mais marquante :

Le changement commence quand on accepte de se regarder en face, sans chercher de coupables, juste des solutions.

Pour la première fois depuis longtemps, Alex sentit que ce discours ne contenait pas de mots creux. Il repartit avec une nouvelle certitude : il ne pouvait pas tout changer, mais il pouvait commencer par lui-même.

En résumé

  • Vous ne pouvez pas changer les autres, mais vous pouvez changer la relation que vous avez avec eux.
  • Manager est une compétence, elle s'acquiert et se développe.
  • L'important n'est pas où vous êtes, ni où vous allez, mais de démarrer.